En avril, profitant d'une vente printanière de végétaux à racines nues à la pépinière du coin, nous avons entrepris d'ajouter quelques fruitiers à notre jardin.
Notre jardin comportait déjà un pommetier et un mirabellier. Ce dernier n'a jamais donné de fruits, sans doute parce que nous nous en étions pas suffisamment occupé. À ce duo, nous avons ajouté trois cerisiers et un poirier.
Notre ami Richard D., fort connu sur la toile pour partager le récit de ses expériences en matière de forêt nourricière, généreux en conseils et avide de nouvelles expérimentations, est venu effectuer quelques greffes de pommiers sur le pommetier et d'un prunier sur le mirabellier.
Malgré les doutes de Richard, les greffes ont bien pris, à 90 %, promesses de nouveaux fruits dans notre jardin.
Ainsi, nous avons dressé le décor de notre futur théâtre quotidien.
Assaut de l'ennemi
Coup de théâtre ! Alors que les jeunes fruitiers prenaient joyeusement racines et développaient leur verdeur, en juillet, un ravageur s'est introduit au jardin : le scarabée japonais.
Le 17 juillet, une horde de spécimens de la sorte a mené une attaque en règle en prenant d'assaut un des cerisiers, dévorant méthodiquement les feuilles de celui-ci pour ne laisser des feuilles atteintes qu'une dentelle brune et desséchée. En moins de 24 heures, les dégâts furent considérables.
La bête est magnifique mais elle est détestable. Dans mon jardin, elle a choisi comme proies principales les trois cerisiers, mais également un rosier grimpant et la glycine fraîchement plantée. Susceptible de s'attaquer à plus de 400 espèces de végétaux, elle constitue une menace considérable pour le potager en pleine croissance. Il faut agir vite pour limiter son invasion et épargner le potager.
J'ignorais jusque là l'existence de la bête.
Pour mieux combattre son ennemi, il faut apprendre à le connaître.
Nous avons fait connaissance.
Est venu le temps de la contre-attaque !
Repousser l'ennemi
Depuis ce premier assaut, j'essaye tant bien que mal de limiter les dégâts et de contrôler la prolifération de l'espèce en faisant chaque jour une inspection approfondie du jardin lors de ma tournée du matin, avec une attention particulière pour les branches des cerisiers. Chaque jour, je découvre une dizaine de nouveaux scarabées, copulant et grignotant allègrement la verdure sur les branches d'un cerisier.
Pour les éliminer, j'ai choisi la méthode douce : les plonger dans l'eau savonneuse et répandre les cadavres autour des plants espérant lancer un signal de mort pour dissuader ceux qui seraient encore tentés de s'aventurer sur mes plates bandes.
Renfort des alliés
Importé par erreur d'Asie, on ne connaissait pas en Amérique de prédateur du scarabée japonais... à part les actions manuelles ou chimiques du jardinier irrité. Mais récemment, au Québec, une mouche a été identifiée comme prédateur du scarabée japonais : la mouche Istocheta aldrichi, apte à neutraliser le coupable. En pondant ses œufs sur Madame scarabée, la mouche la parasite, la paralyse, la colonise de ses larves, l'empêche de voler et de se reproduire et finalement la tue au bout de 5-6 jours.
Cette mouche est devenue ma meilleure alliée au jardin !
À terme, l'action de la mouche Istocheta aldrichi devrait permettre une réduction considérable de la population scarabéenne dans nos jardins.
Ci-dessus, un scarabée japonais porteur des œufs d'une mouche Istocheta aldrichi (trois points blancs).
Un premier pas vers la victoire !
Pour plus d'informations sur le scarabée japonais et la mouche Istocheta aldrichi, lire :
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